Gérer les effets de l'andropause par la nutrition

Bouffées de chaleur, sommeil perturbé, perte de masse musculaire mais augmentation de la graisse abdominale, troubles de l'appétit et de l'humeur, baisse de la libido... Ces signes, habituellement associés à la ménopause chez les femmes, se déclarent également chez les hommes au moment de l'andropause. Comment l'alimentation et le mode de vie peuvent-ils accompagner ces modifications hormonales ?

Des hormones masculines trouble-fêtes !

Dans l'inventaire des hormones sexuelles, la testostérone est sans doute la plus connue puisqu'elle est responsable des caractères "masculins" d'un individu. Elle a des fonctions clés dans le développement des organes sexuels, la production de spermatozoïdes, la libido, la formation des tissus tels que les muscles et les os, le système pileux, la voix, etc. Elle augmente également le métabolisme basal et intervient dans le métabolisme des glucides et des lipides.

Quand s'arrête la baisse de production hormonale ?

Les variations hormonales sont continues tout au long de la vie.

La présence de testostérone dans l'organisme dépend en premier lieu de la production des hormones FSH, LH et prolactine par l'hypophyse, une petite glande située sous le cerveau. Chacune de ces hormones a sa fonction chez l'homme :

  • l'hormone lutéinisante (LH) entraine la sécrétion d'hormones mâles par les cellules de Leydig du tissu interstitiel testiculaire.
  • la FSH active la spermatogénèse en stimulant les cellules de Sertoli. 

Avec l'âge, on observe une diminution des fonctions testiculaires et une altération du fonctionnement de l'hypophyse, qui conduit naturellement à une baisse du taux de testostérone. Par ailleurs, le taux de protéine de transport de la testostérone (SHBG) augmente, elle se lie à la testostérone et perturbe son action. 

Outre l'andropause résultant du phénomène naturel de vieillissement, de multiples causes provoquent une baisse de la testostérone active à tout âge : le surpoids, la consommation abusive d'alcool, un mode de vie sédentaire, certaines affections médicales, le stress,...

Ménopause et andropause : des effets très similaires !

Ils sont nombreux, parfois très légers parfois handicapants dans certains actes de la vie. 

Ils se rapprochent toutefois des effets vécus par les femmes :

  • manque d'énergie
  • bouffées de chaleur, sudation importante, sueurs nocturnes
  • diminution de la masse musculaire au profit d'une masse graisseuse
  • diminution de la force, moindre endurance à l'effort
  • épaississement du tour de taille
  • sécheresse de la peau
  • fragilité osseuse
  • perturbation du rythme éveil/sommeil
  • dysfonction érectile
  • chute des cheveux
  • Diminution de la capacité de concentration et de travail, fatigue cognitive, perte de mémoire
  • La testostérone étant une hormone stéroïde neuroactive, le déficit androgénique est aussi susceptible de modifier le profil émotionnel.

Quel est l'âge moyen de l'andropause ?

Tel est fait le vivant qu'il est soumis au vieillissement. Aussi, chaque homme et chaque femme connaîtra une modification hormonale importante à un certain âge. Si pour les femmes la survenue de la ménopause se situe généralement entre 45 et 55 ans, les signes cliniques chez l'homme de l'andropause apparaissent en moyenne vers 65 ans. Mais certaines andropauses peuvent être plus précoces.

Andropause et ménopause suivent un processus à peu près identique et plutôt lent. Petit à petit, la production des hormones sexuelles diminue. La durée moyenne pour l'homme est de 7,5 ans mais la baisse de la sécrétion de testostérone débuterait dès 40 ans. Les signes ne se manifestent donc que tardivement.

A quel âge l'homme peut-il vivre une baisse du désir ?

Tout dépend de son statut hormonal et bien entendu des conditions psychiques, mais à partir de la quarantaine, beaucoup d'hommes notent un amoindrissement du désir et de l'activité sexuelle. Ceci est dû bien souvent à un surcroît de stress, aux obligations multiples, à la fatigue, un surpoids ou des problématiques métaboliques.

Comment guérir de l'andropause ?

L'andropause ne se guérit pas, puisqu'elle n'est pas une maladie mais un processus naturel de vieillissement. Une mauvaise hygiène de vie contribue à accélérer ce phénomène ou à augmenter ses manifestations. Une consultation avec un professionnel de santé permet de faire le point et d'ajuster son mode de vie pour retrouver son bien-être.

Comment établir un diagnostic ?

Pour certains professionnels, "andropause" est un terme inapproprié. Il faudrait plutôt parler de déficit androgénique lié à l’âge (DALA), tant ce dernier se traduit par des signes aléatoires et progressifs. Toutefois, un test simple dit questionnaire d'ADAM permet de poser un diagnostic. Des dosages d'hormones (LH, FSH et prolactine) peuvent confirmer ou non le statut hormonal à un instant T ainsi qu'un bilan prostatique préalable.

Comment contrer les effets de l'andropause ?

Le rôle de l'alimentation dans le déficit androgénique lié à l'âge

L'alimentation apporte à l'organisme les nutriments dont il a besoin en fonction de l'âge, de l'état de santé, des problématiques spécifiques. Que l'andropause provoque ou non une altération de la qualité de vie, une alimentation saine est à privilégier pour retarder les effets du vieillissement des cellules et réduire les facteurs de risque :

  • gestion du poids : légumes et fruits frais en priorité, cuisson vapeur, consommation raisonnable de produits gras et sucrés...
  • risque de perte de masse musculaire : aliments riches en protéines : abats, viande, poissons.
  • santé osseuse :
    • aliments riches en calcium : produits laitiers de préférence de chèvre ou de brebis, légumineuses, oléagineux, fruits à coque, légumes à feuilles vertes.
    • aliments riches en vitamine D3 : huile de foie de morue, poissons gras, jaune d’œuf, céréales complètes, foie, produits laitiers de préférence de chèvre ou de brebis.
    • aliments riches en vitamine K : certains fromages à pâte dure (édam, emmental), jaune d’œuf cru, porc, choucroute, produits laitiers de préférence de chèvre ou de brebis.
  • Santé cellulaire : les vitamines C et E, le zinc et le sélénium contribuent à protéger les cellules contre le stress oxydatif.
    • aliments riches en précurseur de la vitamine A (provitamine A) : fruits à chair rouge et jaune.
    • aliments riches en vitamine A : d'origine animale seulement dont huile de foie de morue, beurre, foie, fromages, jaune d’œuf cru.
    • aliments riches en vitamine E : huile de tournesol, germes de blé, amandes non émondées, tomates, kiwis, choux et légumes verts à feuilles.
    • aliments riches en zinc : graines de courge, céréales complètes, produits de la mer, cacao.
    • aliments riches en sélénium : produits de la mer dont algues, champignons séchés, œufs, brocoli.
  • Santé cardio-vasculaire : huiles 1re pression à froid (oméga-3, oméga-6, oméga-9, vitamine E).
  • Santé générale : l'alcool est un facteur aggravant des signes d'andropause puisqu'il entraîne une diminution de la production de testostérone supplémentaire. Il est donc intéressant de limiter fortement ses consommations. Il en est de même pour le tabac.

Un bilan nutritionnel peut utilement permettre d'ajuster son mode de vie à l'âge.

Les plantes pour atténuer le vieillissement de la prostate

La phytothérapie et les compléments alimentaires proposent des actifs intéressants dans l'accompagnement des manifestations de l'andropause :

  • l’épilobe, une plante vivace des forêts, participe au bon fonctionnement de la prostate et au confort urinaire chez l’homme.
  • le serenoa repens (saw palmetto ou palmier de Floride) participe au maintien de la fonction urinaire. 
  • le safran aide à renouer avec sa libido, à soutenir l’érection.

Des pratiques bienfaitrices et simples

Yoga, Qi gong, relaxation, cohérence cardiaque ou sophrologie... les techniques de gestion du stress par la détente ou le souffle ont démontré leur utilité dans les situations stressantes. Or, le bien-être comme l'image de soi peuvent être impactés par les gênes de l'âge. La pratique régulière d'un sport entretient favorablement le capital ostéo-articulaire et la santé cardiovasculaire. Inutile donc de se priver sur les loisirs qui apaisent, défoulent et renforcent une bonne image de soi.